Jean-Pierre Rives au Casino de Saint-Julien © Pascale Weber |
Des sculptures en poutrelle IPN, on imagine un travail titanesque. Pourquoi avoir choisi ce matériau ?
J’ai débuté la sculpture à la fin des années 7O, avec de l’inox dans l’atelier d’Albert Féraud qui fut mon maître. Puis j’ai évolué vers les poutrelles, attiré la dimension et cette couleur symbole du temps qui passe. « Les rebonds de la mémoire » est un témoignage de l’histoire, de la vie, de l’évolution. Rien n’est figé, tout change. La rouille est ce qui reste une fois que le métal a vieilli sous l’action du temps.
Les rebonds de la mémoire |
La vie, l’amour, la famille. L’harmonie et la sérénité. Loin de moi l’idée qu’un artiste doit être tourmenté ou désespéré pour créer. J’ai toujours ressenti un besoin viscéral de créer quelque chose, de donner un sens à ma vie. D’abord sur un terrain de sport, puis au travers de la sculpture. Je ne recherche pas le résultat et l’esthétisme immédiat dans mes œuvres. C’est le travail du métal qui me porte, c’est une sorte d’écriture, de création qui me donne l’impression d’être moins stupide. Ce travail a certainement remplacé le divan d’un psychiatre…
Le rugby et la sculpture, deux univers opposés ?
Non, ce sont tous les deux des univers qui m’ont permis de m’exprimer, en utilisant mon corps et mon cœur, des espaces de liberté, de création qui m’ont permis de trouver des réponses aux questions essentielles, au sens de la vie, de ma vie. Les maîtres que j’ai rencontrés dans ces deux univers ont été des guides sur le chemin de la vie.
Vous exposez de San Francisco à New York, comment arrivez-vous ici dans ce petit coin de Haute-Savoie ?
Un concours de circonstances, puisque je suis actionnaire du Casino aux côtés de mes amis rugbymen, Denis Charvet et Bernard Laporte. Au cœur de cette belle région de montagnes, le parc de Casino est un écrin magique pour mes sculptures. Je trouve qu’elles sont en parfaite harmonie avec la nature environnante, avec le Salève et le Jura en arrière plan. Ici se dégage une belle sérénité, je suis heureux qu’elles passent quelques temps de leur existence ici…
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