Une fois mort, nous continuons à vivre…

Stéphane Allix et Gérard Lemarié au Rendez-Vous d'Archamps - 04.03.16

Y a t’il une vie après la mort, pourquoi avons-nous peur de la mort, pourquoi la mort est-elle taboue, comment vivre après la mort d’un être cher, pouvons nous communiquer avec les morts, si oui comment ?
Autant de doutes, autant de blessures, autant questions qui ne sont jamais traitées dans notre société occidentale qui tente de dissimuler, de faire abstraction de la mort.
Alors que tant d’autres civilisations vénèrent, respectent, échangent avec leurs morts, en France le sujet n’est même pas évoqué dans les cours de philosophie introduisait Gérard Lemarié, lors de la conférence de Stéphane Allix vendredi soir, aux Rendez-Vous d’Archamps. 


Vivre avec nos morts
On essaie de cacher la mort, de l’ignorer, de ne pas y penser dans nos vies de tous les jours. On tente de la repousser en prolongeant au maximum par tous les artifices l’espérance de vie.
Et pourtant nos morts sont là, qu’on le veuille où non, ils influencent nos vies, sans même qu’on s’en rende compte. Stéphane Allix l’a expérimenté dans son best-seller Le Test sorti en 2015.
Ils nous envoient des signes, manifestent leur présence. Si leur corps physique s’est dissout, leur esprit est bien là, autour de nous, en nous. La mort ne serait ainsi que le prolongement de la vie, sous une autre forme tout simplement.

Voici en quelques mots l’essentiel de ce que j’ai retenu de cette conférence qui s’est tenue à guichets fermés avec près de 600 personnes au Centre de Convention d’Archamps. Une centaine d’âmes en peine n’ont pas pu entrer et écouter Stéphane Allix qui a captivé son auditoire en partageant ses expériences d’échange avec ses morts, son frère et son père.

De cette conférence, j’ ai retenu que l’on pouvait tous tenter d’entrer en communication avec nos morts, de ressentir les signes qu’ils nous envoient. Et si c’était eux qui mettent ces petites plumes, ces papillons ou ces arcs-en-ciel sur mon chemin ?

L'arc en ciel, un signe sur notre chemin...

Alors ce matin, j’ai posé une question à mes guides, et tenté de transcrire en écriture intuitive ce qu’ils pouvaient me dire à la suite d’une méditation guidée. Comme Stéphane Allix, mais beaucoup plus jeune, dès l’âge de dix ans j’ai grandi avec les morts de ma vie, avec des blessures béantes, une colère et une tristesse infinie.

Quand on est un adulte, la mort des êtres chers est difficile à vivre et le deuil longtemps douloureux, l’accompagnement ignoré. Et qu’en est-il d’un enfant, de quel manière est prise en compte son deuil, lorsqu’il perd sa grand-mère, un parent, un frère ou une soeur ? On lui dit qu’il ou elle est partie pour un long voyage, qu’elle s’est endormie… On le préserve du cimetière car ce n’est pas la place pour un enfant, on l’écarte de la mort, pensant effacer sa peine !

Des blessures qui nous construisent
Je suis cette petite fille meurtrie qui a grandit avec ses morts. Avec cette très chère grand-mère Simone trop tôt disparue, lorsqu’elle avait dix ans. Puis avec son oncle Jean-Pierre, pour elle comme un frère de treize ans son ainé, tué dans un accident de voiture avec sa femme, deux ans plus tard. On a essayé de l’épargner, de lui cacher ses morts, mais on a oublié sa blessure béante, sa tristesse inconsolable, son deuil impossible à faire pendant tant d’années. Ving-cinq ans plus tard, le départ de sa chère belle-mère Myriam trop tôt disparue aussi, viendra rouvrir ces blessures. Au travers de la douleur de ses enfants, elle se dit  quoi bon, la vie vaut-elle la peine d’être vécue et comment ? Une quête de sens que poursuit cette petite fille  depuis tant d’année. A t’elle trouvé quelques réponses avec Stéphane Allix.

Voici la question que j’ai posé à mes guides ?
Chers morts de ma vie, Simone, Jean-Pierre, Myriam, je vous ai tant aimé et j’ai tant souffert de votre départ brutal, sans crier gare, puis de votre absence durant tant d’années, qu’avez-vous à me dire aujourd’hui ?
Par une méditation guidée (Claire Yümnity. - L’Arbre Blanc) je me connecte à ma Source. A la fin de celle-ci, comme la dernière fois, hasard ou coïncidence, signe de la présence de quelque esprit, les cloches de l’église se mettent à sonner.

Au début, une grande lumière arrive, rien ne semble se produire, aucune pensée dans mon esprit. Puis tout à coup ma plume se libère, les mots arrivent tous seuls sans que j’ai besoin de réfléchir.

Ils me disent :
«  Nous sommes là, mais tu ne nous vois pas. Nous sommes là pour te guider dans les enseignements de ta vie. Nous sommes là lorsque tu doutes, lorsque tu es triste, nous sommes là et t’envoyons tout notre amour. Nous sommes ta petite voix qui inspire ton intuition. Pour entrer en contact avec nous, il te suffit de rechercher le silence, dans la conscience de ta respiration et de ta lumière.
Nous sommes là dans ton coeur pour te guider dans tes actions, mais pour cela il faut que tu te connectes à ton coeur pour nous entendre et nous écouter.

Tu ne peux plus nous voir mais notre esprit est là, près de toi, en toi.  Notre esprit fait de toi ce que tu es aujourd’hui. Nous sommes là dans ton coeur. Nous savons que notre présence matérielle à manqué à ta vie. Ces moments passés ensemble, ces souvenirs sont à jamais gravés dans ta mémoire, mais aussi dans ton coeur. Et c’est ici que nous continuons à vivre.
Si nous sommes partis c’est que nous avions vécu tout ce que nous devions vivre sur terre. Si nous sommes partis brutalement, c’était pour te faire prendre conscience qu’il faut vivre pleinement sa vie, qu’il ne faut pas perdre son temps dans des futilités ou des causes inutiles, qu’il ne faut pas oublier de réaliser ses rêves avant qu’il ne soit trop tard. Nous savons que ce n’est pas facile, que tu cherches encore des réponses, que tu les cherches encore et encore pour comprendre le sens de la vie.

Et c’est très bien ainsi, car la vie n’est pas seulement une expérience matérielle, où il faut boire, travailler, manger, consommer, dormir… La vie est ce chemin propre à chacun pour s’interroger, avancer, chercher l’harmonie, l’amour, la beauté, la bonté, la paix.
Si tu deviens en écoutant ton coeur, tu apaiseras tes douleurs, mais aussi les nôtres, en faisant rayonner cette sérénité et cette continuité entre la Vie et la Mort. Il ne faut pas avoir peur de la mort, c’est juste le prolongement de la Vie. Si le corps se dissout, quand il a vécu ce qu’il avait à vivre, l’esprit est toujours là et continue d’accompagner les vivants. Nous avons cherché à faire de notre mieux pour élever notre conscience, celle des esprits et celle des vivants. Ne regrette pas notre départ, vit heureuse avec nous. Nous sommes dans ton coeur et dans tous les signes que tu perçois. Nous sommes tes guides. »

Hasard ou coincidence, mon week-end s’est poursuivit avec le film The Revenant. Et là aussi, plus que jamais il est question des esprits chers au héros, qui lui donnent la force d’avancer et d’accomplir des miracles.
Enfin, dimanche, nos pas nous ont guidés avec mon fils Quentin dans la petite église de Neydens. Nous voulions allumer une bougie pour sa mamie (c’est aujourd’hui la Fête des grands-mères)  mais faute de briquet, nous avons simplement eu une grosse pensée pour elle et lu la prière affichée sur le mur de l’église à coté de la Vierge Marie ( je précise ici que je ne suis pas croyante, mais j’entre régulièrement dans les églises pour me recueillir et me connecter à mes chers défunts). A la fin de la lecture, Quentin a perçu une lumière éblouissante, une sorte de flash et d’étourdissement et il s’est presque évanoui. J’étais derrière lui, heureusement pour le retenir.
Chacun inteprètera cela comme il le veut, mais nous y avons vu un signe de sa chère Mamie Myriam.

A la conférence de Stéphane Allix aux Rendez-vous d’Archamps, sont venus s’ajouter tous le week-end d’autres faits qui m’ont permis de comprendre un peu plus la place des morts dans notre vie, faire un peu plus la paix avec leur absence et quelque part ne plus craindre ma mort, tout en appréciant le beauté et le divin de la vie sur terre. Tout est ici et ce ne sera ni mieux, ni pire après, cela sera juste dans la continuité.

Je ne sais pas si ce partage d’expérience vous aura aidé à comprendre un petit peu, si vous avez lu jusque ici c’est que le sujet vous intéresse. Et si vous voulez en savoir un peu plus, je vous recommande cet interview de Stéphane Allix que j’ai trouvé sur le net.

N’hésitez pas à me laisser vos commentaires. Avec le coeur.

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