Je vous l’annonce tout de suite, impossible de le savoir sans avoir essayé. Et puis, dans mon cas, il y a eu ces évènements de vie qui s’enchaînent et qui ne peuvent pas être juste dus au hasard. Mais pour ceux qui se posent la question, voici des affirmations que je me suis posées pendant très longtemps, et qui finalement, ont été pour moi des marqueurs de la fibre entrepreneuriale, bien qu’en les lisant “à chaud” elles paraissent contradictoires. Mais allez plus loin pour lire, juste pour voir :)
“Mais créer son entreprise, je ne pourrai jamais !”
Il se peut que comme moi au départ, vous ayez une peur bleue de l’entrepreneuriat. Plusieurs “raisons” pour ne pas se lancer :
- Parce qu’on a pas un revenu fixe
- Parce qu’il faut beaucoup d’argent pour vivre
- Parce que pour se lancer il faut beaucoup d’argent
- Parce que bien sûr, on est pas assez fort, qui va acheter nos prestations (ou produits), il y a bien trop d’acteurs sur le marché
- Parce qu’il faut de longues formations
...Et j’en passe !
“Je me focalise sur l’objectif, la livraison mais.. je m’ennuie”
Les jobs que j’ai occupés étaient tous assez différents mais l’aspect commun étaient l’environnement de travail:
- être polyvalent,
- appliquer avec intelligence plutôt que méthode systématique, et …
- beaucoup de tâches, il fallait aller vite.
- un apprentissage rapide et autonome laissé par ma hiérarchie
Malgré ce tourbillon, je pensais, rassurée, à un avenir confortable dans les différentes “boites” où je travaillais. Mais à chacun de mes jobs (j’en ai eu 3 en l’espace de 8 ans), il y avait des manières de faire qui me contrariaient :
- le respect des employés,
- la façon dont on traitait certains fournisseurs,
- la charge parfois inhumaine de travail.
Mais bon, j’adorais mes jobs (j’ai eu l’opportunité de travailler dans des agences avec de gros comptes) et puis les équipes étaient composées de talents, dont certains sont devenus des amis.
J’avançais un peu en mode “oeillères”, avant la fin de chaque projet, je pensais à la suite. Et puis au bout d’un moment… je m’ennuyais. Est-ce parce que mes parents qui sont dans le milieu médical m’ont toujours dis de pratiquer sa passion ? Peut être. Mais ils me disaient que c’était important d’avoir un revenu fixe. Compatible ?
Pour pallier à cet inconfort, je m’inscrivais à des activités : fitness, danse, dessin.. et puis je me lançais dans des travaux dans la maison. Mais toujours ce sentiment de “vide” au début inexplicable … avant la suite.
“Quand on est entrepreneur on est isolé”
Je pense que je suis une personne intuitive, pour autant que je m’écoute, mais je suis aussi très terre à terre et pragmatique. A certains moments de ma vie, la confiance que je portais à mon potentiel approchait des valeurs négatives. Le chemin de la création d’entreprise ne m’est pas venue un soir ou lors d’un rêve : elle a été le fruit d’un regard sur ma propre vie et de mes compétences, grâce à plusieurs personnes rencontrées sur ma route et d’un accompagnement. Car non, quand on est entrepreneur on est pas isolé. A moins de le vouloir.
J’ai d’abord choisi de postuler dans une entreprise dans laquelle je ne pensais pas être prise, car … c’était un rêve et puis, j’allais tous juste commencer une formation. Alors bien sûr je n’allais pas y arriver. Et puis, sur 400 candidats surprise, j’ai été prise ! A partir de là j’ai constaté que rapidement je voulais aller plus loin mais j’avais peur. Une amie me parle d’un “bilan de compétences” (le CEBIG, à Genève), elle qui travaillait aussi pour des multinationales me dit que c’est bon elle va devenir architecte. Quoi ?? Bon je me dis, ok le changement ne peut pas être aussi radical pour moi mais je ne me sens pas exactement à ma place.
Et là, après:
- plusieurs mois de travail et d’accompagnement à mon rythme,
- un licenciement complètement inattendu,
- j’avais pu évaluer mes options, qui ne pouvaient plus être le salariat mais la création de mon propre job. Cette situation rendue possible grâce à des indemnités chômage, un conjoint aligné avec mon besoin, et une ré-évaluation de mon mode de vie.
Aujourd’hui c’est un principe de base : si je me sens isolée je vais au contact, je cherche et … dans la région il y a beaucoup de réseaux, de formations possibles, et .. d’entrepreneurs ! Genevois Styles et le réseau des CréActeurs du Genevois en fait bien sûr parti.
Et si l’entrepreneuriat finalement c’était juste un mot pour dire “agir”, pour créer la vie dont on rêve ?
Vous m’auriez demandé il y a 4 ans quel serait mon avenir pro, je vous aurais dit il est tout tracé, je serais salariée. Aujourd’hui, je ne sais pas combien de temps je resterais entrepreneuse, j’espère longtemps mais peut être que ce ne sera pas le cas. Ou peut être que si. Est-ce important ?
Ce que je sais c’est que pour trouver le job de mes rêves, j’ai dû m’aligner avec mes besoins et comprendre mes peurs. Regarder ce qui me faisait vraiment vibrer et définir les moyens d’y arriver. Depuis le moment où j’ai postulé pour le job de mes rêves, ma vie pro est une série de découvertes et d’apprentissages, de respect et de rencontres, qui me permettent aujourd’hui de vivre une vie pro et perso qui me rend heureuse.
Peut être que mon chemin va être semé d’embûches, mais de ces expériences j’apprendrais encore davantage sur moi, et ce qui compte malgré les objectifs fixés c’est… l’instant présent, et la manière dont j’ai d’agir sur ce qui importe vraiment pour moi.
Et c’est tout le bonheur que je vous souhaite.
Positivement,
Bérénice
Photos: Negativespace.com, personnelles
Aucun commentaire