Les agriculteurs cultivent des fleurs pour les abeilles.

Des fleurs et des abeilles, Viry - © Pascale Weber

Depuis quelques années, avec le soutien du Conseil Général de Haute-Savoie et de la chambre d'agriculture, agriculteurs et apiculteurs oeuvrent main dans la main pour favoriser l’élevage des abeilles et la production méllifère, mise à mal ces dernières années par les aléas climatiques et environnementaux.


Grâce aux cultures dérobées polliniques mises en place par les agriculteurs de Haute-Savoie, les abeilles bénéficient de fleurs en fin de saison d’été pour constituer leurs réserves de pollen et de nectar pour passer l’hiver. 700 hectares de terres agricoles (10 fois plus  qu’en 2010) ont été semés après la récolte de juillet, produisant jusqu’à l’automne des fleurs de moutarde, vesce ou tournesol.

«  Une réserve de pollen extraordinaire pour les abeilles qui vont pouvoir se renforcer pour passer l’hiver, favoriser la ponte par la reine et régénérer les colonies. C’est également un bienfait pour les sols, dont la texture est améliorée, et qui vont bénéficier d'un engrais vert. »


Agriculteurs et apiculteurs unis pour sauver les abeilles.
Sur les deux Savoie, 150 agriculteurs se sont impliqués sur plus de 800 ha de cultures mellifères. L'action conjointe du GAPS (Groupement des Apiculteurs Professionnels des Savoie), de la Chambre d'agriculture, des groupes d'agriculteurs et des apiculteurs a permis de développer la pratique de la culture dérobée. Cette culture pratiquée dans l'intervalle de deux cultures principales, et pour laquelle on utilise des plantes à court cycle de végétation présente de nombreux bénéfices : agronomique, paysager, préservation de la biodiversité et de la qualité des eaux,… Cette action est soutenue par le Conseil Général 74,  qui investi chaque année près de 20 000 € pour l’achat des semences qui sont ensuite distribuées aux agriculteurs.

Sur la commune de Viry, une parcelle de l’exploitation du Gaec Les Fauvettes à Viry a été plantée d'un mélange apicole ( moutarde, trèfle, phacélie, tournesol) ainsi qu'une zone est dédiée à une étude visant à améliorer les cultures dérobées et mieux connaître leur impact sur l’environnement et les abeilles.

© Pascale Weber

En présence de M. Christian Monteil, Président du Conseil Général, les élus, responsables de la Chambre d’Agriculture et Groupement d’apiculteur, cultivateurs, sont venus visiter et saluer ce projet, devenu modèle à l’échelon national, voir européen. Si l’étude s’avère concluante, la pratique de la culture dérobée pourrait devenir obligatoire au niveau européen d’ici 2014. En plus d’être favorable aux abeilles, ce nouveau mode de culture est bon pour la nature, améliorant l’aspect esthétique des campagnes, ensoleillées par des tournesols tardifs en ce bel automne.

En bref :
Culture dérobée, culture pratiquée dans l'intervalle de deux cultures principales, généralement pendant l'été, et pour laquelle on utilise des plantes à court cycle de végétation (fourrages, légumes, etc.).
15 apiculteurs professionnels en Haute-Savoie et 1800 ruchers amateurs.

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